Entre Tunis et Paris, Mounir Ayoub pose un regard déterminé par sa double culture. Des rencontres entre le territoire réel et l'imaginaire de ses commanditaires et du sien, naît ce qu'il a choisi d'appeler le « paysage résonant Â». Il voit Paris comme une ville sans géographie, très peu naturelle, « la ville de l'intelligence qu'elle a d'elle-même, la ville de sa propre culture Â», d'où émane une poésie de l'artificiel qu'il recherche dans son travail. A l'opposé, il voit Tunis comme une ville où « on est à la fois en situation de proximité physique et face à une situation de paysage lointain Â». De cet écart est né une « poésie de la géographie Â». Mais comme ses confrères, c'est dans le paysage ordinaire du periurbain qu'il puise inspiration... et commandes ! Il refuse de projeter sur ces territoires les concepts urbains de la ville traditionnelle : « l'ordre inhérent du périurbain, c'est son ordinaire. Si la face cachée du périurbain est son ordre, ses ordres; sa face visible, c'est le désordre Â».

Comment sont sélectionnés les AJAP ? Une interview avec Marc Barani, président du Jury 2014