La rampe de béton © Caecilia Pieri |
Le Corbusier en plein Bagdad ? Seulement connu des initiés, ce gymnase en parfait état, sauvé in-extremis d'une rénovation sauvage, est à découvrir dans un livre qui vient de paraître aux éditions du Patrimoine. Caecilia Pieri, spécialiste de l'Irak, a porté ce projet depuis 2003. Elle a pu refaire une campagne de photographie pour illustrer l'ouvrage de Mina Marefat, architecte et historienne. Elle a surtout enquêté, puis retrouvé auprès d'Axel Mesny, l’architecte d’opération du chantier, l'essentiel des archives jusque là portées disparues. |
Pour mémoire, dès 1955 l'Irak libéré de la tutelle britannique se tourna vers les plus grands architectes occidentaux pour développer des infrastructures à la hauteur de ses ambitions et de ses moyens liés à l'exploitation du pétrole. Sur un plan directeur de Frank Lloyd Wright figuraient : un opéra de l'architecte lui-même, un campus universitaire par Walter Gropius, un musée par Alvar Aalto, le siège du ministère du Plan par Gio Ponti, un centre civique par Marinus Dudok. La plupart des projets comme ceux de Wright et d'Aalto ne verront jamais le jour.
Le Corbusier conçu ainsi une cité olympique pour la ville de Bagdad comprenant : un stade de 50 000 places, un gymnase avec scène pour 3500 spectateurs, une piscine pour 5000 spectateurs mais également un « bassin à vagues », un amphithéâtre de plein air, et des terrains d’entraînement. Le projet fut plusieurs fois retardé par les aléas politiques rencontrés par la jeune république irakienne. L'architecte n'eut pas le temps de construire ce complexe sportif pourtant abouti et détaillé dans plus de 120 dessins. Après sa mort en 1965, l'ingénieur Georges-Marc Présenté, l'un de ses derniers associés, prit en main le chantier du gymnase, seul élément du projet finalement édifié (1974-1980). Transformé en base logistique américaine durant la guerre d'Irak (2003), il fut épargné par les bombardements. Il est aujourd'hui intacte et accueille les entraînements d'équipes de basket-ball et de hand-ball nationales.
L'instabilité politique de la région et le caractère posthume de cette réalisation ont eu raison de sa notoriété. Il témoigne néanmoins d'un tournant décisif dans l'œuvre de Le Corbusier. Il avait alors décidé de fermer les portes de son atelier à ses collaborateurs, certes fidèles mais devenus pour lui encombrants, afin de rétablir le contrôle qu'il voulait avoir sur ses projets.
Lire aussi l'article des carnets de l'Ifpo par Caecilia Pieri
Le Gymnase de Le Corbusier à Bagdad, Mina Marefat, Caecilia Pieri et Gilles Ragot, Collection Regards, Éditions du Patrimoine.
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