Jules de Balincourt, Bang Big, 2011 © Jules de Balincourt et Galerie Thaddaeus Ropac |
Depuis qu'il a été nommé directeur
des Beaux-Arts de Paris, Nicolas Bourriaud a souhaité remodeler les
galeries de l'École autant dans leur fonctionnement que dans leurs
aménagements spatiaux. Il leur a d'abord rendu leur ancien nom de
« Palais des Beaux-Arts »; l'espace d'entrée, la
librairie et les salles d'expositions ont ensuite été réaménagés
par l'équipe Neufville-Gayet Architectes avec le scénographe Alexis
Bertrand et la conceptrice lumière Virginie Nicolas. Ils ont
notamment dégagé les murs de l'ancienne grande salle, dégageant
d'édifiantes et poussiéreuses fresques des temps glorieux de
l'académisme, mise en scène en parfaite résonance avec
l'exposition inaugurale.
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De simples et grandes cimaises mobiles pourront être réutilisées pour chaque nouvel accrochage. Pour donner davantage de lisibilité à ses évènements, le Palais des Beaux-Arts présentera trois expositions thématiques par an. Chacune, selon Nicolas Bourriaud, « sera divisée en quatre sections – les collections, les tendances de l'art contemporain international, un focus sur un artiste du XXe siècle, les étudiants et diplômés de l'École. Telle une revue tri-annuelle, la programmation confrontera des points de vue hétérogènes, des temporalités différentes, des objets aux statuts divers ». L'originalité est ici de confronter patrimoine artistique, travaux d'étudiants et actualité internationale.
Nicolas Bourriaud a dédié la première édition à la manière dont les artistes s'emparent aujourd'hui du passé historique. Ruines, décombres, débris et fragments hantent les nouvelles salles. Comme chacune des expositions, elle est construite à partir d'un texte et d'une image. Ici « L'ange de l'histoire » qui fait référence à une description de Walter Benjamin* d'Angelus Novelus, un tableau de Paul Klee. La manière de rassembler en un même lieu et sous un même questionnement des gravures à moitié brûlées de Dürer, le port de Ripetta d'Hubert Robert, des photographies des ruines de la commune et de la guerre, les oeuvres du peintre brésilien Glauco Rodrigues, les objets photographiques de Florian Fouché (présentés dans le d'a de mars dernier) ou des oeuvres de « primitifs de l'ère numérique » comme les appelle Nicolas Bourriaud, fait du Palais des Beaux-Arts un des lieux les plus originaux et stimulant de Paris.
Jusqu'au 7 juillet, 13 quai Malaquais Paris, du mardi au dimanche de 13h à 19h.
* « Il existe un tableau de Klee qui s'intitule «Angelus Novus». Il représente un ange qui semble sur le point de s'éloigner de quelque chose qu'il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte ses ailes déployées. C'est à cela que doit ressembler l'Ange de l'Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d'événements, il ne voit, lui, qu'une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s'attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s'est prise dans ses ailes, si violemment que l'ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l'avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s'élève jusqu'au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »
Walter Benjamin. Sur le concept d'histoire, IX , 1940. Gallimard, Folio/Essais, 2000, p. 434.
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