Ville d'art et d'histoire, ville musée, ville internet, ville labellisée écologique... Pour accroître leur attractivité, les municipalités cumulent les distinctions et cherchent à se parer de « vitrines Â» conçues par des architectes de renom. Si l'on peut se réjouir de l'engouement actuel pour l'architecture contemporaine, on peut en revanche s'interroger sur cette course à la signature.
Ainsi, lors du concours international pour la Cité du Corps Humain, l'agglomération de Montpellier sélectionne sur 173 candidatures : Steven Holl (Musée d'Art Contemporain de Herning au Danemark), Kengo Kuma (FRAC PACA et Franche-Comté), BIG (FRAC Aquitaine) avec A+, Manuelle Gautrand (MAM Lille et Gaîté Lyrique), ainsi qu'Emmanuel Nebout associé à Borchet Lajus Pueyo. Trois « stars Â» internationales (dont une collaboration avec un bureau local), une célébrité nationale et une agence montpelliéraine appuyée par une grosse structure bordelaise : l'issue de cet appel à projet est symptomatique des dernières compétitions françaises. Les villes ne pourraient-elles pas donner davantage leur chance aux jeunes agences et aux structures plus modestes pour les mettre elles aussi sur la voie de la « starchitecture Â»?